Quelle agriculture voulons-nous pour l’avenir ? Et quel avenir peut avoir l’agriculture en France et en Dordogne ?
Ce débat s’est invité lors de la session consacrée au budget primitif tant il est primordial pour un territoire rural comme le Périgord.
L’agriculture à l’heure de la mondialisation
En effet, l’agriculture est confrontée à une économie mondialisée. À ce jeu-là, l’agriculture française (mise à part quelques filières et régions) est souvent perdante face à des états qui misent sur le « tout production », les pesticides, avec des prix défiant toute concurrence, quel que soit le coût sanitaire et environnemental que cela engendre. Il faut dire que c’est cette même logique de surproduction que la France avait choisie au lendemain de la seconde guerre mondiale, plutôt que privilégier les marchés de proximité. Le résultat est aujourd’hui négatif en termes économique pour une grande majorité d’agriculteurs car, notamment en Dordogne, le tissu agricole français est constitué principalement de petites exploitations agricoles.
Ainsi, de 2000 à 2022, le nombre d’exploitations agricoles à l’échelle nationale et départementale a été divisé par deux. La filière du lait a connu sur notre département un reflux encore plus préoccupant puisqu’en 2020, elle comptait 250 producteurs laitiers, contre 2000 il y a 20 ans.
Santé et agriculture, une demande forte de la société
Aussi, il faut soutenir l’agriculture et les exploitants agricoles pour qu’ils puissent avoir les moyens et les opportunités d’opérer des changements salvateurs. Un tournant est amorcé par le Conseil départemental de la Dordogne : privilégier davantage le bio et le local. En faisant cela, l’agriculture protège la santé des citoyens, à commencer par les personnes les plus exposées au danger des pesticides, à savoir les agriculteurs eux-mêmes. Elle répond aussi à une demande de plus en plus pressante de la société.
Sur le chemin de la relocalisation de l’agriculture
L’avenir de l’agriculture, n’en doutons pas, repose plus sur le qualitatif que le quantitatif, ainsi que sur une présence plus accrue sur les marchés locaux. Il ne s’agit pas d’opposer le bio et le conventionnel. Il s’agit d’opter pour une stratégie de relocalisation et le passage au bio peut le permettre. C’est justement la politique que le Conseil départemental engage depuis 2015, avec la labellisation Ecocert dans les collèges publics. Elle permet une relocalisation évidente des achats de produits agricoles.
Le Conseil départemental de la Dordogne s’engage en faveur du bio et du local
Les objectifs du Conseil départemental sont donc clairs. Une politique en faveur du bio, du local et du saisonnier dans les collèges publics.
- Offrir aux enfants une alimentation saine et équilibrée mais aussi les éduquer au bien manger,
- Soutenir les exploitations agricoles du département en leur permettant d’accéder à des marchés locaux,
- Soutenir ainsi l’agriculture de demain qui s’inscrit dans la transition écologique et qui répond aux aspirations des citoyens à consommer des produits de qualité,
- Lutter contre le dérèglement climatique en relocalisant les productions agricoles.